Une légende raconte que le Sacré de Birmanie était le gardien du temple de Lao-Tsun,
où était vénérée la déesse Tsun Kyan Tsé.
Au début du XVIII siècle, dans le Temple de Lao-Tsun,en Inde, vivaient en prières
les prêtres Kittahs, réputés pour leur sagesse. Gardiens des temples, ils vénéraient
plus particulièrement le dieu Song-Hio et la déesse aux yeux saphir, Tsun-Kyan-Tsé,
qui préside à la transmutation des âmes. Avec eux, 100 chats blancs aux yeux jaunes
peuplaient les temples.
Le plus vénérable de ces prêtres était Mun-Ha, auprès duquel méditait Sinh, un chat
tout blanc dont les yeux étaient jaunes.
Lors d'une attaque du temple par des Thaïs et des Brahmanes, Mun-Ha fut tué, son
chat divin à ses côtés. Sinh bondit alors sur la tête de son maître, resta figé devant
la statue de la déesse et se métamorphosa. Ses pattes, ses oreilles, sa face et sa
queue prirent la couleur sombre de la terre. Ses quatre pattes brunes, qui touchaient
le crâne vénérable du prêtre martyr, devinrent d'un blanc éclatant, du bout des ongles
jusqu'à la naissance des doigts. La statue de la déesse se pencha vers Sinh et lui
couvrit de la main ses yeux jaunes qui soudain devinrent du même bleu saphir profond
que les yeux de la déesse.
D'un regard de Sinh, les Kittahs poussés par une force invincible se précipitèrent
pour fermer les lourdes portes de bronze. Passant par un souterrain, ils refermèrent
la porte de bronze sur les Thaï et les Brahmanes, qui, prisonniers, furent massacrés.
Le Temple était sauvé de la profanation et du pillage. Sinh n'avait pas quitté son
maître, refusant toute nourriture. Il mourut 7 jours après emportant vers Tsun-Kyan-Tsé
l'âme de Mun-Ha trop parfaite désormais pour la terre.